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Fatma Marrakchi: Digitaliser pour contrer la corruption

Pr. Fatma Marrakchi, professeure universitaire en sciences économiques, était l'invitée de Midi Show de ce jeudi, pour débattre des priorités de la nouvelle cheffe du gouvernement, Najla Romabhan Bouden.
Lors de son intervention, la professeure est revenue sur plusieurs sujets, dont l'influence du prix du baril de pétrole sur le coût du carburant à la pompe et sur les subventions de l'Etat. L'invitée a souligné que, selon sa propre analyse, la tendance des prix sera à la hausse
Interrogée sur les attentes du FMI du nouveau gouvernement, elle a souligné que compte tenu des dispositions de l'article 117, Kais Saïed va devoir prendre des décisions qui pourraient être compliquées pour le peuple qui le soutient jusque-là.
Elle a poursuivi que vu qu'il n'y a aucune visibilité sur la durée de ce gouvernement, Bouden pourrait ne pas être le vis à vis idoine pour le Fonds monétaire international.
"Au mois d'octobre, il y a une réunion prévue et la nouvelle cheffe du gouvernement devrait y assister ce qui pourrait constituer un message psotif pour nos partenaires européens. Une lettre devrait, par ailleurs, être adressée au FMI, où l'on indiquerait la disposition de la Tunisie à traiter avec cet organisme, et apprécierait que c gouvernement est provisoire, pour pouvoir planifier", a-t-elle préconisé. Et de préciser qu'il faut avoir une vision à long terme et travailler sur la continuité.

La professeure en sciences économiques a fait aussi remarquer que le taux de croissance a commencé sa chute depuis 2008, avant que les problèmes ne s'accumulent et, justement, en l'absence de continuité, nous en sommes arrivés à cette situation.
Pour l'experte, l'économie tunisienne est face à un espace financier rigide et il est primordial de réformer la fonction publique et les subventions, notamment celles des caisses sociales.

A la question s'il y a des risques de non paiement des salaires, Marrakchi a répondu à ce propos, que malgré les difficultés, des solutions seront trouvées.

"Aujourd'hui on ne peut plus parler du surplus budgétaire qui permettait, jadis, de payer les dettes. Cela est mal vu par nos partenaires internationaux, puisque nous empruntons pour rembourser des emprunts", a-t-elle encore dit.
D'un autre côté, "l'un des défis de la nouvelle cheffe du gouvernement est la lutte contre la corruption", a déclaré l'invitée de Midi Show, ajoutant que la digitalisation de l'administration est le meilleur moyen pour faire face à ce fléau. "La transparence doit être le maître mot. Il faut instaurer le passe fiscal pour pouvoir demander n'importe quel service à l'Etat", a-t-elle conclu.

Amel Letaief